Retour des grains
Belle nav hier pour arriver à Bequia, même si on a du mettre le moteur sur la fin car on ne faisait pas le cap. Y’en a marre de faire toujours du près. Dans un sens ou dans l’autre, on est toujours au près ! Il n’y a qu’entre Moustique et Baradal qu’on ait eu du portant, mais avec si peu de vent qu’on a été obligé de mettre aussi le moteur….
A peine l’ancre jetée, une sirène en zodiac nous aborde et nous propose les bijoux qu’elle fabrique elle-même. Elle est espagnole et vit ici depuis 4 ans sur son joli bateau. Elle a du repérer les 5 filles jouant sur le trampoline en arrivant, elle va faire son chiffre d’affaire du mois ! 2 heures plus tard, chacune des filles est parée d’un magnifique collier et d’un bracelet, Virginie a droit à une superbe parure assortie collier + boucles d’oreilles. Ah les filles !!!
Soirée tranquille au mouillage, exellentes tartes au chèvre, Virginie fait un gateau au chocolat pour l’anniversaire de Céleste le lendemain. J’achète du WIFI pour mettre le blog à jour, j’avais beaucoup de retard ! Couché à 3 heures du mat, ça m’a permis de faire coucou à Stéphane sur Facebook au moment ou lui se préparait à partir au boulot…
Le lendemain matin, un énième boys boat nous apostrophe et nous propose des bijoux, on lui répond qu’il n’a pas de chance parce qu’on vient de faire le plein la veille. Il n’a pas l’air content et demande à voir le capitaine. Il me déclare qu’on est mouillé trop près de sa bouée et qu’on doit se déplacer. Je l’envoies balader et lui demande de me montrer un papier comme quoi c’est bien sa bouée. Bref le ton monte, on s’échange quelques amabilités et il finit par partir emmerder un autre bateau. Peut-être que sa femme avait ses ragnagnas et qu’il a du se la mettre sous le bras ?
On part ensuite à terre, au début personne ne veut venir, finalement après avoir suggérer d’y manger une glace, l’annexe est pleine en un clin d’œil. Seule Virginie reste à bord, elle a envie d’être un peu seule. Pendant que le reste de la tribu se régale, je vais faire les formalités, zut j’ai oublié les passeports ! AR retour express au bateau, je prends Virginie en flagrant délit d’épilage de jambes, je récupère les passeports et me voici enfin au bureau des douanes et de l’immigration pour la traditionnelle séance de tamponnages et d’autographes. C’est marrant la première fois, on en rigole encore la deuxième, au bout de la quatrième fois ça devient vraiment gonflant…
Enfin on met les voiles vers Saint Vincent, on a prévu de mouiller à Cumberland qu’on ne connait pas encore. Dès la pointe sud de Bequia passée, on touche un bon vent de 20 Nds environ, mais toujours au près serré. On marche bien, plus de 8 Nds, la mer est belle, c’est cool. En arrivant sur Saint Vincent le vent faiblit et devient plus instable, puis il adonne et nous permet de glisser tranquillement sous le vent de l’île, c’est paisible.
On approche de Cumberland, on s’aperçoit que c’est minuscule, il est encore tôt, on préfère pousser jusqu’à Chateaubelair Bay où on pourra revoir notre ami Georges.
Georges est fidèle au poste sur sa pirogue, il est content de nous revoir si tôt. On l’invite à manger du gateau marbré et boire un jus d’orange. Comme le gateau marbré s’émiette un peux, il va le manger sur la jupe arrière de peur de salir le bateau ! On lui propose d’aller ensemble à terre et qu’il nous fasse visiter le village. Et nous voilà tous partis en annexe à la découverte du village de Fitz Hughes. En fait Georges nous emmène chez lui, il veut me montrer son annexe qui est crevée et pour laquelle il a besoin d’un kit de réparation. En fait il y a une déchirure sur 70cm, elle a été recousue à la va vite, ça m’étonnerais que ce soit réparable ! Georges est très déçu devant mon verdict d’expert en annexes PVC…
Il nous présente sa famille, sa maman agée de 37 ans comme les 2 femmes du bord, ses 4 frères et sa sœur. La maman est enceinte de son 7ème enfant… Apparemment c’est une famille très pauvre, la maison est petite et délabrée, une cabane en planches et en tôle tient lieu de cuisine, il n’y a pas de frigo, ils utilisent des pains de glace.
On propose à Georges de lui acheter des fruits, et le voila parti dans les arbres à 10m de hauteur pour cueillir des avocats, des limes et un fruit non identifié qui ressemble à un citron de l’extérieur et à rien d’identifié à l’intérieur. Ici on donne se qu’on veut, ça change des prix exorbitants de Bequia. La maman de Georges est ravie des 20 EC$ qu’on lui donne et se fond en remerciements. Elle nous propose de nous faire goûter le fruit de l’arbre à pain qu’elle est en train de faire cuire sur un feu de feuilles. La maman est très fier de Georges, on crois comprendre que Georges aide beaucoup la famille grâce à ses relations avec les plaisanciers de passage. La maman nous suggère de déplacer le bateau, elle dit que l’endroit où on est mouillé n’est pas sûr et qu’il y a souvent des vols la nuit, il vaut mieux mouiller juste devant le village. Nous voilà donc repartis à bord avec Georges, je lui propose de prendre la barre et c’est fier comme artaban qu’il manœuvre Camille.
Une fois l’ancre posée à 100m de la plage, je ramène Georges avec l’annexe et je repars au bateau ¾ heure plus tard avec le fruit de l’arbre à pain maintenu au chaud exprès pour nous par la maman de Georges. On se demande ce qu’ils vont manger ce soir, j’espère qu’on ne leur retire pas le pain de la bouche !
Enfin il est temps de fêter l’anniversaire de Céleste, elle est très contente de ses cadeaux, le gâteau au chocolat est un régal, je pense qu’elle se souviendra longtemps de ses 5 ans !